Lutte contre le harcèlement des femmes dans les transports

Mis à jour le 27/07/2023
Lundi 26 juin, les services de l’État (SGARE, Police Nationale, Gendarmerie Nationale, Direction Régionale aux Droits des Femmes et à l’Égalité), la Région Grand Est, SNCF Voyageurs et SNCFSociété nationale des chemins de fer français Gare&Connexion ont organisé une matinée de sensibilisation à la lutte contre le harcèlement des femmes dans les transports publics, en gare de Charleville-Mézières.

Cette opération avait pour objectif de sensibiliser les voyageurs à cette thématique, par le dialogue etla distributionde flyers et de marques-pages sur lesquels sont indiqués les numéros utiles à composer en cas d’agression ainsi queles conduites à tenir, tant pour les victimes, que pour les témoins.

Des agents de la Maison de la Prévention et de la Protection des Familles des Ardennes ont effectué un aller/retour Sedan <-> Charleville-Mézières afin d’échanger directement avec les passagers et passagères du train. Des annonces spécifiques, reprenant le numéro d’urgence de la SNCFSociété nationale des chemins de fer français (31 17) ont été diffusées en gare.

Une première opération de sensibilisation avait déjà eu lieu en gare de Charleville-Mézières le 30 mai 2023.

Pour rappel, deux voyageurs sur trois dans les transports collectifs sont des femmes. Selon les chiffres du ministère de la transition écologique, chargé des transports,87% d'entre elles ont déjà été victimes de harcèlement, d'agressions sexuelles ou de viols. Les femmes sont nombreuses à mettre en place des stratégies d'évitement : 54% déclarent s'abstenir de prendre les transports en commun à certaines heures.

Le dernier bilan chiffré fait état de près de 3 500 atteintes sexuelles et sexistes en 2021 (dont 74% dirigées vers les femmes), en hausse de 37% par rapport à 2020 :

  • 34% sont des atteintes sexuelles avec contact (viols et tentatives de viols, attouchements sexuels...) ;
  • 34% sont des atteintes sexuelles sans contact (harcèlement, exhibition, voyeurisme, notamment le "upskirting" qui consiste à filmer ou photographier les sous-vêtements des femmes) ;
  • 31% d’outrages sexistes (sifflements, gestes ou bruits obscènes, propositions sexuelles...).

Il n’est bien sûr pas acceptable que ces atteintes puissent constituer une entrave à la mobilité des femmes.

La sécurité est un droit fondamental.

Nous devons collectivement lutter sans relâche contre toutes les formes de délinquance et nous assurer que les gares, les trains, les bus, ne soient pas des zones de non-droit.

Nous devons prévenir, réagir et accompagner, afin de lutter efficacement et dans la durée contre le harcèlement et les violences faites aux femmes dans les transports.

Il est rappelé que l’infraction d’outrage sexiste, apparue dans le code pénal en 2018, a été renforcée en avril 2023. L’outrage sexiste est devenu une contravention de 5ème classe, et l’outrage sexiste aggravé est devenu un délit puni d’une amende de 3 750 € (peine qui peut être assortie de peines complémentaires de suivi d’un stage citoyenneté ou de travail d’intérêt général).

L’outrage sexiste est considéré comme aggravé notamment lorsqu’il est commis dans un véhicule affecté au transport collectif de voyageurs, ou dans un lieu destiné à l’accès à un moyen de transport collectif de voyageurs.

Conduites à tenir pour les victimes

Pendant l’agression :

  • Faire du bruit, alerter, chercher de l’aide, essayer de se mettre à l’abri dans un lieu sûr ;
  • Si possible, composer le 17 pour signaler l’agression ;

Après l’agression :

  • Déposer plainte ;
  • Rencontrer si besoin un intervenant social ;
  • Se connecter à la plateforme « Ma Sécurité »

Conduites à tenir pour les témoins

Pendant l’agression :

  • Intervenir ou faire diversion, si pas de mise en danger ;
  • Alerter les forces de l’ordre

Après l’agression :

  • Aider la victime à se mettre en sécurité, la rassurer ;
  • Témoigner

Depuis le 30 mai, et tout au long de l’été, près de 5 millions de flyers sont et seront distribués par les forces de sécurité intérieure, partout en France.